Au temps ou les animaux parlaient, le bœuf, le mouton, la poule et la grenouille étaient allies. Ils possédaient un champ en commun, mangeait de la même façon, entreprenaient tout ensemble : c’était une sorte de coopératives.

Un jour, après un dur labeur, ils eurent tellement soif qu’ils se rendirent au village le plus proche, pour  y avoir de l’eau. Ils se présentèrent au chef. Celui-ci ordonna a l’un de ses serviteurs d’apporter de l’eau fraiche et se retira. Le valet revint et pria les visiteurs de se servir. Chacun d’eux rempli alors la calebasse d’eau et bu a grandes gorgées. Mais lorsque vint le tour de la grenouille, il n’y avait plus d’eau. Bien ennuyée, elle se mit à lécher le fond du récipient et soudain sans que personne ne s’en aperçoive, elle avala la calebasse, les quatre amis ayant, a l’exception de la grenouille, assouvi  leur  soif, demandèrent a voir leur hôte pour le remercier, ainsi que l’exige la tradition.  Quand le valet leur réclama la calebasse, ils se regardèrent, bien  embarrassés, car celle-ci avait disparu. Le serviteur s’exclama alors : ‘’je n’aime accuser personne, mais ce que je sais, c’est que je ne suis pas coupable’’

Le chef du village, furieux, décida d’infliger une grave punition a celui qui avait fait disparaitre cette calebasse, car elle a le pourvoir de faire venir la pluie quand on le désirait. Il inventa une épreuve : chaque étranger  s’étant servi d la calebasse devait traverser d’un seul bond le vaste marais du village, sans toucher l’eau. Celui qui n’y  parviendrait pas serait le coupable. Sitôt dit, sitôt fait, tout le village se réunit pour assister au jugement. Bœuf, mouton, poule, chacun des suspects réussit à passer par-dessus le marais en un seul bond, mais, lorsque ce fut le tour de notre infortunée grenouille, elle prit un élan et retomba dans l’eau, sous les huées des spectateurs. La pauvre bête, toute confuse, se refugia au fond de l’eau et ne sortit plus du marais. Les trois autres amis rentrèrent chez eux.

C’est depuis ce jour-la que les grenouilles vivent dans l’eau. C’est également depuis ce temps-la que les bœufs, les moutons et les poules vivent en compagnies des hommes, en récompense de leur honnêteté.