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Il était une fois, le lièvre, il courtisait une file dans un village voisin. Pour plaire aux parents de sa bien-aimée, il volait nuitamment, des produits vivriers dans les champs du village. Un jour, il était dans celui du scorpion qui veillait son champ d’ignames. Le lièvre qui ne se doutait de rien posa son panier et commença à déterrer les ignames. Le scorpion suivait de près les manœuvres du maraudeur nocturne. Discrètement, il se fit petit, si petit qu’il pût se glisser dans l’oreille du lièvre très affairé.

Une fois installé, le scorpion demanda au lièvre ce qu’il faisait à une heure pareille dans un champ qui ne lui appartenait pas. Ignorant la question, le lièvre interrogea à son tour : « mon vieux que cherches-tu dans mon oreille ? As-tu froid ? Et bien, tant pis, tu me chatouilles bien comme ma fiancée que j’irai voir tout à l’heure ». « Ta fiancée ? » demanda le scorpion intéressé. Et le lièvre, l’air goguenard, de répondre :

« Oui ma fiancée ! Crois tu que je fais cette corvée à cause d’un homme ? Je m’en vais de ce pas chez elle. D’ailleurs, c’est pour faire plaisir à ses parents que j’emprunte ces tubercules d’ignames ».

Au moment de partir, le lièvre demanda au scorpion de sortir de son oreille. Celui-ci refusa et le menaça de le piquer s’il ne l’emmenait pas chez sa fiancée. Redoutant le mal qu’engendrerait la piqûre du scorpion, la piqûre pouvant même entraîner la mort, le lièvre accepta d’aller avec lui chez ses futurs beaux-parents.

Arrivés, le scorpion ordonna au Lièvre de demander à sa fiancée de lui servir de l’eau chaude dans la douche. Le lièvre trouva cela discourtois et refusa. Alors le scorpion de nouveau, menaça de le piquer.

« Si tu refuses, je te pique », dit-il. « Non ! Surtout pas ça, je t’en supplie », implora le lièvre. Il se résigna donc et demanda à sa fiancée de lui chauffer de l’eau. Celle-ci le trouva bizarre et dit : »Ah ! T te laves maintenant chez tes futurs beaux-parents ? » Très embêtée, elle chauffa de l’eau et le lièvre sous la pression du Scorpion, fut obligé de se laver.

A peine le lièvre finissait de se laver que le scorpion recommença : »lièvre, tu es propre maintenant. Mais, avant de te coucher avec ta fiancée, il te faut un bon repas. Que dis-tu de manger du riz à la sauce au poulet.

Excédé, le lièvre l’interrompit : « Ah non ! C’est assez ! Je n’ai pas faim. Je ne suis pas venu ici pour faire des misères à mes futurs beaux-parents. Laisse-moi tranquille maintenant » !
-« tout doux, mon pote pas sur ce ton, sinon je te pique », rétorqua le scorpion. Le lièvre sans défense, fit savoir à sa future belle-mère qu’il voulait manger du riz à la sauce au poulet.

Cette dernière était interloquée. Car il n’était pas convenable, selon les coutumes, qu’un futur gendre demandât à manger à sa belle-famille ! Le futur gendre adoptait généralement ue attitude galante, sobre et respectable au risque de déplaire.

Le lièvre la supplia du regard et sans demander d’autres explications, la future belle-mère ordonna qu’on fit à manger à son futur gendre. Le repas fut servi et malgré lui, le lièvre s’en gava. L’heure d’aller au lit arriva. Le scorpion demanda au lièvre d’aller se coucher avec sa belle-mère. Ce fut le comble. Le lièvre maudit le scorpion mais que pouvait-il faire contre lui ? Mieux valait donc aller se coucher avec sa future belle-mère que de mourir à la suite des piqûres d’un scorpion. Le lièvre se décida et alla partager le lit avec sa belle-mère ?

Celle-ci se réveilla en sursaut et constata la présence du lièvre à ses côtés. Elle se mit à crier et le chassa à cous de bâton. Il sortit de la maison et courut à travers champs et prés pourchassé par les hommes du village alertés par les cris de vieille. Il parvint, néanmoins, à leur échapper. Exténué, il s’affala non loin de sa demeure.

Le scorpion, croyant que le lièvre épuisé s’était assoupi, sortit doucement de on oreille en riant, satisfait de s’être vengé. Le lièvre n’épousera plus cette fille pour laquelle il avait dévasté son champ. Il s’éloignait ainsi lorsque, celui-ci feignant de dormir, prit un caillou et lui écrasa la tète. Malgré sa blessure, le scorpion parvint à s’enfuir dans la nuit noire.

Il se remit plus tard de sa blessure mais, il ne possédait plus de tête. Et c’est à partir de ces temps-là que les scorpions n’ont plus de tête.

Moralité : Voler est un péché et le voleur est toujours puni, il n’est permis de prendre par ruse ou par force le bien d’autrui. Ça porte toujours malheur.

            L’oisiveté, la paresse sont des défauts qui conduisent au vol.

            Et qui vole un œuf volera un bœuf.